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Communiqué d'Annahj Addimocrati
(la Voie Démocratique)
à l'occasion du 1er Mai 2001
La classe ouvrière marocaine
célèbre le 1er Mai sa fête internationaliste dans un contexte mondial
caractérisé par l'approfondissement de la domination du capitalisme mondial sur
le globe, la surexploitation des ouvriers, le pillage des richesses des
peuples, la destruction accélérée de l'environnement, la provocation des
guerres ou l'exacerbation des conflits armés en vue de démanteler les états et
faciliter la mainmise des sociétés multi-coloniales sur eux, le soutien de
l'entité sioniste dans le génocide perpétré contre le peuple palestinien et
l'aggravation du racisme. Cette situation provoque des drames humains
constitués par le déplacement de millions de personnes, l'augmentation de la
pauvreté et la multiplication des famines et des maladies qui touchent
l'écrasante majorité des habitants de la planète.
Dans notre pays, tous les mots d'ordre sur "l'alternance",
"l'ère nouvelle" et le "partenariat" n'ont pas fait long
feu. Il est vite devenu clair que ce qui se passe n'est qu'une tentative de
moderniser le makhzen et de restructurer les classes dominantes pour qu'elles
s'adaptent à la mondialisation ; et ce, en accélérant la monopolisation de
l'économie marocaine et sa soumission aux injonctions des sociétés
multi-coloniales au moyen de la privatisation, l'ouverture du marché marocain
et la mise en place des conditions de surexploitation de la classe ouvrière en
l'affaiblissant au moyen de la précarisation du travail (licenciement de
dizaines de milliers d'ouvriers, fermeture d'usines et leur transfert d'un pays
à l'autre), des tentatives d'imposer un code du travail réactionnaire et
régressif facilitant le licenciement des ouvriers mettant en cause la stabilité
de l'emploi, légalisant la baisse des salaires sous couvert de
"flexibilité" et mettant des entraves devant le travail syndical et
le droit de grève et de la liquidation de ce qui reste d'acquis sociaux dans
les domaines de la santé, de l'enseignement . .
Le gouvernement d'alternance makhzénienne applique ces politiques libérales
sauvages et tente de dévoyer, faire avorter ou réprimer la lutte démocratique.
Ce qui a conduit à l'approfondissement des contradictions au sein des forces
politiques participant au gouvernement et se prétendant socialistes, leur
éclatement et la mise à nu de leur vraie nature comme forces social-démocrates
n'ayant plus rien à voir avec le socialisme. Ces forces néo-libérales cherchent
à constituer un pôle qui se cache derrière les slogans de démocratie et de
modernité pour imposer des politiques réactionnaires servant les intérêts
du makhzen et des classes dominantes.
La classe ouvrière
et l'ensemble des masses laborieuses et marginalisées fait face à cette
situation en résistant et en luttant comme en atteste le nombre de grèves et de
sit-in de protestation que le régime craint et qu'il réprime avec férocité.
(des interventions musclées des forces de répression pour disperser les
ouvriers, les militants des droits humains, les chômeurs et autres en sit-in,
arrêter les militants et les citoyens pour les présenter au tribunal et
les condamner à des peines iniques).
Mais les luttes ouvrières restent défensives, émiettées et caractérisées par
l'absence de solidarité ouvrière en raison de la division et de la compétition
syndicales et de la faible syndicalisation. Mais la raison profonde de cet état
de faits réside dans l'absence de l'instrument politique autonome de la classe
ouvrière et des masses laborieuses à cause de la faiblesse des forces
socialistes attachées à l'idéologie de la classe ouvrière leur dispersion et
leur faible enracinement dans la classe ouvrière et les masses laborieuses.
Annahj Addimocrati, en tant que force socialiste, tout en tenant compte des
évolutions que la scène politique connaît et qui conduisent à sa recomposition
accélérée et de la nature de la phase que traverse notre pays est convaincu que
le véritable changement démocratique dans une perspective socialiste exige une
direction alternative de la lutte démocratique, une direction représentant les
intérêts de la classe ouvrière et des masses laborieuses et de toutes les
couches populaires qui ont intérêt au changement, appelle les militants
socialistes à lutter sur deux fronts simultanés :
- l'unification des forces
socialistes et leur enracinement au sein de la classe ouvrière et des masses
laborieuses en vue de l'édification de leur instrument politique autonome.
- La construction du pôle
démocratique radical qui englobe les forces socialistes et les forces
démocratiques radicales pour constituer une direction alternative de la lutte
démocratique dont les tâches principales consistent en l'instauration d'un
régime démocratique véritable et la lutte contre le capitalisme sauvage.
Annahj Addimocrati, tout en condamnant l'exploitation et la répression de la
classe ouvrière, salue les luttes des ouvrières et ouvriers, réaffirme sa
solidarité avec elles, exprime son refus du projet de code du travail et sa
résolution à lutter aux côtés de la classe ouvrière pour arrêter les offensives
menées contre ses conditions de vie, défendre ses acquis, améliorer ses
conditions de travail et ouvrer à la mise en application du mot d'ordre :
"solidarité et unité militantes de la classe ouvrière".
Vive la classe ouvrière combattante
Vive "La voie démocratique" comme force luttant pour la libération et
le socialisme
Le Secrétariat National
D'Annahj Addimocrati
Casablanca, le 21 Avril 2001
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