COMMUNIQUE A L'OCCASION Du 1er MAI
2000
La classe ouvrière marocaine célèbre, aux côtés de tous les travailleurs dans le monde, sa fête internationaliste du premier mai 2000, dans un contexte caractérisé par la recrudescence de l'offensive du capitalisme mondial, dont le caractère financier parasitaire mondialisé est devenu plus prégnant entraînant la destruction de richesses humaines et naturelles et l'intensification de l'exploitation se manifestant dans les famines et les maladies qui tuent des millions de personnes chaque année et dans la misère et l'oppression. Ce qui fait de la tâche de faire face à cette avancée de la barbarie une nécessité vitale pour tous les peuples du monde.
Dans
ce cadre, les classes dominantes marocaines (les grands propriétaires fonciers
et les compradores) qui ont mené notre pays et notre peuple au bord du gouffre,
cherchent à assurer la pérennité du système économico-social dominant dans
notre pays, le capitalisme dépendant, en intensifiant le pillage des richesses
du pays (privatisation du secteur public, mainmise sur une partie du budget de
l'état, exploitation à outrance des richesses naturelles…) et l'exploitation de
la classe ouvrière, en licenciant des dizaines de milliers d’ouvriers dans la
période qui nous sépare de mai 1999 en réduisant la durée du travail pour un
grands nombre d’entre eux et en liquidant ce qui reste d’acquis sociaux dans
les domaines de l'enseignement, de la santé….
Cette
offensive se manifeste également dans la volonté d’imposer un code de travail
rétrograde qui facilite le licenciement des ouvriers, met en cause la stabilité
de l'emploi, légalise la ‘‘flexibilité ’’ des salaires et met des entraves
devant le travail syndical et le droit de grève. Ce qui a poussé l'Union
Marocaine du travail à rejeter ce code.
De
son côté, le gouvernement d’alternance makhzénienne, contrairement aux mots
d’ordre sur le changement et l'intérêt pour les conditions de vie du peuple,
joue son rôle dans l'exécution des orientations du libéralisme sauvage et des
recommandations des institutions financières internationales qui servent les
intérêts du capitalisme mondial et des classes dominantes locales au dépens des
classes laborieuses en :
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-
donnant la priorité aux
équilibres financiers au détriment des équilibres économiques et sociaux
-
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cherchant à faire adopter un
code du travail rétrograde
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adoptant une charte de
l'enseignement et de la formation qui remet en cause la gratuité de
l'enseignement, accentue le désengagement de l'état dans ce secteur vital et
encourage sa privatisation
-
-
poursuivant la privatisation du
secteur public
-
-
offrant des cadeaux au capital
local et étranger
La
classe ouvrière et l'ensemble des salariés ont opposé une résistance farouche à
cette offensive réactionnaire.
Un
grand nombre de grèves, de sit-in et de marches ont été organisés alors que le
conseil national de la Confédération Démocratique du Travail a décidé une grève
générale nationale le 25 avril 2000 à laquelle nous avons exprimé notre
soutien. Les classes dominantes et le régime makhzénien n'ont trouvé de réponse
à cette résistance, que la répression qui a souvent été féroce (utilisation de
tous les moyens répressifs par le patronat et le makhzen contre les ouvriers en
sit-in, dont les coups, blessures, arrestations, procès et peines de prison injustes,
et pouvant entraîner, comme à Tarmilate le siège d’un village, la
terrorisation de ses habitants et la
présentation de ses militants et ouvriers au tribunal…).
Or
si ces luttes défensives sont restées dispersées à cause de l'absence de la
solidarité ouvrière dûe à la dispersion et à la compétition syndicales, à la
faible syndicalisation et au black out médiatique des
luttes,
c’est la faiblesse des forces
socialistes attachées à l'idéologie de la classe ouvrière, leur dispersion et leur
faible enracinement dans les classes laborieuses et par conséquent leur
incapacité à participer à la construction de l'instrument politique autonome de
la classe ouvrière et des masses laborieuses qui explique la situation des
classes laborieuses et du peuple marocain.
C’est
pourquoi La Voie Démocratique (Annahj Addimocrati), en tant que force de gauche
convaincue du rôle dirigeant de la classe ouvrière dans le processus de
changement véritable et de construction de la société socialiste, tout en prenant
en compte la nature de l'étape actuelle et devant l'urgence d’ouvrir de
nouveaux horizons pour le changement démocratique radical dans notre
pays :
1)
1)
Condamne avec force les attaques
répressives contre la classe ouvrière.
2)
2)
Rejette vigoureusement le
nouveau projet de code du travail et demande un code du travail démocratique et
juste garantissant les intérêts des ouvriers et les protégeant contre
l'exploitation du capital local et étranger.
3)
3)
Salue et se solidarise avec les
luttes héroïques des ouvriers et appelle tous les démocrates à les renforcer et
à les soutenir.
4)
4)
Salue et se solidarise avec la
résistance et le combat courageux des ouvrières marocaines contre
l'exploitation et la discrimination dont elles sont victimes.
5)
5)
Appelle tous les militants
attachés à la défense des intérêts de la classe ouvrière à unir leurs rangs, à
s’intégrer aux luttes de la classe ouvrière et à œuvrer à la mise en
application du mot d’ordre
‘‘SOLIDARITE ET UNITE MILITANTES DE LA CLASSE
OUVRIERE’’
Vive la classe ouvrière
marocaine combattante
Vive La ‘‘Voie Démocratique’’
comme force de gauche luttant pour la libération et le socialisme
Le comité national
1 mai 2000