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Annahj Addimocrati

Parti de l'Avant-Garde Démocratique et Socialiste

Communiqué

Les militants du Parti de l'Avant-Garde Démocratique et Socialiste (P.A.D.S) et Annahj Addimocrati paticipant à la journée d'étude tenue à Harhoura le 23 septembre 2001 relative à la question de la démocratie en tant que pensée et pratique.

                - Après avoir débattu du sujet dans son rapport à la constitution, aux élections législatives, aux libertés publiques, à la justice et l'état de droit .

                - Et après avoir étudié les bases du renforcement de la coordination entre leurs deux organisations, sur les plans organisationnel, du travail de masse, dans le domaine de l'information et celui de leur participation à l'unification des forces de gauche, sur les plans idéologique et militant ont publié le communiqué suivant :

Concernant la constitution : les participants, après avoir pris en compte l'essence de la démocratie qui signifie le droit de tous les peuples à l'autodétermination politique, économique, sociale et culturelle par l'intermédiaire de leurs représentants véritables, notent ce qui suit :

                - La constitution actuelle, à l'instar de celles qui l'ont précédée, n'exprime pas la volonté du peuple marocain, ni au cours de son élaboration, ni s'agissant de son contenu :

·         En effet, c'est une constitution octroyée parce que son projet n'a pas été élaboré par la volonté populaire incarnée par ses représentants véritables et que le référendum la concernant a été truqué aux niveaux des listes, des votes et des résultats.

·          Au sujet du contenu, la constitution n'exprime pas les attentes et aspirations du peuple marocain à la démocratie, la liberté et à une vie digne et son droit à décider, contrôler et demander des comptes aux gouvernants par l'intermédiaire de ses représentants élus de façon libre et honnête.

C'est ainsi que la constitution ne mentionne pas, parmi les principes fondamentaux, plusieurs choix essentiels qui garantissent, protègent et rehaussent la dignité matérielle et morale de l'être humain comme l'égalité entre l'homme et la femme dans tous les droits, le droit à la sécurité sociale, au logement, à un environnement sain, non prescription des crimes d'assassinats, enlèvements, disparitions et tortures, droit du peuple à s'approprier, disposer et gérer ses richesses par le biais de ses représentants et ce qui en résulte comme l'interdiction de l'exploitation, de la monopolisation et de la distribution non équitable, garantie du droit de se déplacer à l'intérieur et à l'extérieur du Maroc, droit d'asile politique, droit à l’accès aux médias publics, aux informations et données de toutes leurs sources, garantie de la défense des détenus à toutes les étapes de l’enquête, de l’instruction et du procès, garantie du procès équitable et de la juste exécution des peines prononcées.

Et alors que la constitution a stipulé la liberté d’opinion et d’expression sous toutes leurs formes et la liberté de déplacement et de résidence, la liberté de constitution et d’adhésion aux associations, elle a donné  pouvoir à la loi d’en limiter la pratique sans définir l'aire de cette limitation. De même elle a exclu du domaine de la liberté d'expression et de la souveraineté populaire ce qu'elle considère comme sacré alors que la dignité de l'être humain est la seule chose sacrée.

Concernant les prérogatives des différents pouvoirs et leurs relations, outre les prérogatives illimitées du pouvoir royal conformément à l'article 19 dont la formulation est susceptible de plusieurs interprétations, ce dernier jouit de vastes prérogatives supplémentaires qui lui permettent de dominer les autres pouvoirs : législatif incarné par le parlement, exécutif représenté par le gouvernement et judiciaire ...

Pour ce qui est de la relation entre le gouvernement et le parlement, les prérogatives du gouvernement en matière législative sont plus vastes que celles du parlement ; ceci sans parler des prérogatives du gouvernement lui permettant d'entraver le travail parlementaire pendant les débats et le vote...

Concernant les prérogatives similaires de la chambre des représentants et de la chambre des conseillers, cette similitude perturbe et peut entraver le travail du parlement, en particulier dans le domaine législatif.

Sur la base de ce qui précède, les participants appellent à la lutte pour une constitution démocratique dans son élaboration, son contenu et ses objectifs, évitant les tares et insuffisances dont nous avons cité quelques unes plus haut.

S'agissant des élections parlementaires, locales et professionnelles, les participants, après avoir passé en revue les prérogatives accordées par la constitution au parlement sur les plans de la législation, du contrôle et de la demande de comptes et les violations qui ont accompagné l'élection de ses membres, notent ce qui suit :                 - Toutes les élections législatives à l'instar des élections locales et professionnelles que le Maroc a connues depuis l'indépendance ont été caractérisées par le truquage, la fraude, l'utilisation de l'argent et toutes sortes de violations, et ce aussi bien au niveau des listes électorales que du découpage électoral, de la constitution des bureaux de vote, du déroulement de la compagne électorale, l'achat des voix, la privation de la véritable opposition du soutien financier, de l'accès aux médias publics, de l'organisation de meetings et son exposition à des tracasseries policières et des arrestations ainsi qu'au niveau de l'élection elle-même, du tri des voix et de  la proclamation des résultats ....

- Toutes ces violations ont été orchestrées par le ministère de l'intérieur sous la houlette du pouvoir makhzen au Maroc.

-Toutes ces violations sont restées impunies et il n'en a pas résulté la dissolution des institutions truquées et la tenue de nouvelles élections.

- Les garanties juridiques limitées de l'honnêteté des élections n'ont pas résisté devant la volonté de l'état makhzen de frauder et truquer les élections.

- La répétition de la fraude et du truquage électoraux, en dépit des promesses et engagements quant à leur honnêteté, ont fait perdre toute confiance des citoyens en ces élections, ce qui a affaibli, dans une grande mesure, l'inscription dans les listes électorales et la participation aux élections.

- Le parlement actuel truqué comme ses prédécesseurs, n'a pas pu remplir complètement le rôle qui lui est dévolu par la constitution que ce soit sur le plan législatif ou des enquêtes et demandes de comptes concernant les graves crimes politiques, économiques et sociaux que le Maroc a connus depuis l'indépendance.

En conséquence, les participants considèrent qu'il faut lutter pour la dissolution du parlement, des conseils locaux, des chambres professionnelles et la tenue d'élections sur la base de listes non truquées, d'une révision totale du code électoral et autres règlements électoraux pour les débarrasser de leurs tares et renforcer les garanties existantes, en retirant au ministère de l'intérieur tout rôle dans la préparation des listes électorales, dans le découpage électoral, la constitution des bureaux de vote, la supervision des élections et l'annonce des résultats et en le cantonnant dans le rôle d'appui logistique à une instance indépendante et honnête.

Dans le domaine des libertés publiques, les participants considèrent qu'il faut œuvrer et lutter pour :

·         Sur le plan de la législation : révision complète de la législation sur les libertés publiques qui réglemente les associations, réunions publiques et la presse dans le but.

·         De lever toutes les entraves à la constitution des associations et à leurs activités, à la tenue de réunions publiques, à l'organisation de rassemblements publics dont les manifestations et attroupements pacifiques

·         D'annuler les peines d'emprisonnement dans toutes les infractions relatives au non respect des formalités procédurales et les infractions relatives au code de la presse et qui ne se rapportent pas à la violation de la morale et des mœurs publics ni à la propagande encourageant les crimes et délits, et de limiter ces peines à des amendes financières raisonnables, tout en réduisant les peines d'emprisonnement dans les autres infractions figurant dans le code des libertés publiques qui ne devraient, en aucun cas, dépasser les peines entraînées par des délits.

·         De charger la justice seule de régler les conflits relatifs aux infractions touchant les libertés publiques.

·          D'éliminer toutes les expressions susceptibles d'interprétations diverses telles que "atteinte aux valeurs sacrées", "atteinte à la sécurité publique", "atteinte aux bonnes mœurs", "atteinte à l'unité du territoire national", "atteinte aux intérêts suprêmes du pays" "atteinte aux mœurs publiques", "atteinte au régime monarchique" et "atteinte aux fondements politiques ou religieux de royaume".

·         De stipuler le soutien financier et l'exonération fiscale, sur un pied d'égalité et sans exception, pour toutes les associations reconnues d'utilité publique et tous les journaux conformément à des critères pré-établis et objectifs.

·         D'annuler tous délais déterminés pour la présentation des preuves par ceux qui sont poursuivis pour des infractions dans le domaine de la presse.

·         D'éliminer toutes règles exceptionnelles relatives à l'exécution des amandes et indemnités résultant d'un jugement d'infractions au code de la presse.

 - Sur le plan de la pratique réelle, les participants affirment la nécessité de poursuivre la lutte pour mettre fin à toutes les violations et atteintes aux principes des droits humains, de la constitution et de la législation relative aux libertés publiques.                 - En ce qui concerne la justice et l'état de droit : Les participants, après avoir passé en revue.

 

·         La situation juridique du pays qui est, en majorité, contradictoire avec des principes des droits humains et caractérisée par la faiblesse des garanties, la dispersion, le non respect de la loi et de sa souveraineté, sa non exécution et sa violation, en particulier par l'état, ses agents et des personnes influentes ; ceux qui ont commis ces violations restant à l'abri de toutes poursuites, sanctions ou châtiments.

·          L'état de la justice qui se caractérise par l'absence de toute indépendance réelle par rapport au pouvoir exécutif, l'absence de l'honnêteté, la faible compétence, la modestie des moyens humains et matériels.

Les participants, sur la base de ces considérations et autres, affirment la nécessité de la lutte pour l'édification de l'état de droit et d'une justice indépendante, honnête, compétente et courageuse.

Les participants à la journée d'étude, tout en insistant sur le concept global de la démocratie qui signifie :

- Sur le plan économique : la nécessité d'en finir avec l'exploitation et avec la distribution inéquitable des richesses.

 - Sur le plan politique : le droit du peuple marocain à l'autodétermination à tous les niveaux, dont la mise en place d'une constitution démocratique dans son élaboration et son contenu et l'élection libre et honnête de ses représentants.

 - Dans le domaine civil

·         Le droit à la liberté d'opinion et d'expression sous toutes ses formes, l'accès aux informations de toutes les sources, la constitution d'associations et de partis, le tenue de réunions et de rassemblements publics, l'organisation de marches pacifiques sans contrainte ni entrave d'aucune sorte ou source.

·         Le droit à la vie et la sécurité personnelle.

·          Le droit à la souveraineté de la loi et au procès équitable

- Sur le plan social : Le droit du peuple marocain à exiger un emploi permanent et stable dans des conditions humaines, des soins médicaux suffisants et garantis, un enseignement gratuit et de qualité dans tous les cycles et l'éradication de l'analphabétisme, un logement convenable, et de manière générale, la sécurité sociale pour faire face à tous les risques de la vie...

- Sur le plan culturel : le droit du peuple marocain au développement de sa culture aux racines arabes, amazigh et musulmanes et ayant une dimension humaniste universelle...

Les participants à la journée d'étude du 23 septembre 2001 à Harhoura sont convaincus que la réalisation de tous ce droits et autres revendications légitimes est conditionnée par l'unité de la lutte des forces de la gauche socialiste, dont le P.A.D.S et Annahj Addimocrati, et de toutes les forces démocratiques.

Aussi, pour que les organisations politiques auxquelles adhèrent les participants aient un rôle efficace dans la lutte, ces derniers ont étudié les moyens de renforcer la coordination entre eux sur le plan organisationnel, dans le travail de masse et dans le domaine des relations de coopération avec les forces de la gauche socialiste et démocratiques et ont adopté des résolutions dans ce sens.

 

 

                                                                                              Harhoura, le 23/09/2001

Partie de l'Avant-Garde Démocratique et Socialiste

ANNAHJ ADDIMOCRATI - VOIE DEMOCRATIQUE                                                                                             

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