COMMUNIQUE
De la famille EL OUASSOULI
Suite à la publication du livre de BOUKHARI
Dans son livre Monsieur BOUKHARI a consacré une
rubrique concernant mon frère disparu depuis 1984 à Agadir EL OUASSOULI OMAR, ses écrits comportent un certain
nombre d'imprécisions qui en fin de compte tentent de jeter le doute sur la
responsabilité des autorités marocaines. Ceci est pour nous inacceptable et
nous amène aujourd'hui à faire la mise
au point suivante:
-
imprécision concernant son nom "El Ouassili" ceci démontre la
légèreté de l'investigation de M.
BOUHKARI dans cette affaire
- M. BOUKHARI dans son récit utilise le pronom
indéfini "ON", ma famille aimerait savoir si M. BOUKHARI parle
seulement en son nom personnel ou s'il implique avec lui d'autres personnes? Si
c'est le cas, qui sont-elles?
- M.BOUKHARI affirme qu'il(s) ne sait (savent) rien sur
la disparition de notre frère, mis à part le témoignage de notre sœur NAIMA,
rapporté d'ailleurs d'une manière
erronée et sans en préciser la source. M. BOUKHARI a omis de mentionner que
notre frère a fait l'objet d'une détention arbitraire avant sa disparition.
Dans une lettre adressée à notre
famille en 1983, mon frère a écrit "… En octobre 1980, alors que j'essayais de régler le
problème de mutation (et ceci après les multitudes menaces de la police secrète
marocaine) j'étais surpris par le blocage de mon compte bancaire fait par les
autorités marocaines...., j'ai été convoqué à Rabat ...., j'ai été conduit à un
endroit secret de torture où je suis resté 27 jours en subissant toutes formes
de tortures physiques et morales....., j'ai été relâché sous condition de
rester à Rabat et de venir signer chez les Autorités à 8 heure du matin et à 8
heure du soir..., entre temps le directeur du D.P.A à Mekhnès m'avait envoyé 3
convocations sur mon lieu de mon travail à Kenifra et une quatrième me prévenant
que j'étais exclu de mon travail à cause de mon absence..., je suis allé à la
Direction de la Sûreté Nationale, je leur ai raconté mes problèmes au travail
mais ils ont prétendu qu'ils ne m'avaient
jamais vu et m'ont menacé de m'incarcérer si je revenais encore " Ce témoignage
illustre si besoin est que mon frère a été poursuivi par les autorités
marocaines en raison de ses activités politiques.
Le fait même que son nom figure dans la liste
des 112 disparus établis par le C.C.D.H., organisme officiel constitue non
seulement un aveu des autorités marocaines mais une reconnaissance de leur
responsabilité dans la disparition de notre frère.
En outre, nos parents ont reçu la visite et à
deux reprises des agents de la police secrète pour tenter de les intimider. En
mai 2000, le CCDH et après plusieurs messages téléphoniques nous a faxé une
convocation pour se présenter devant la dite
commission d'indemnisation tentant ainsi de liquider cette affaire en
essayant d'acheter le silence de ma famille.
Nous avons toujours considéré que
les autorités marocaines sont les seules responsables du sort de mon frère qui
est toujours vivant et détenu quelque part dans un de ces horribles centres de
détention secrets du pouvoir MAROCAIN.
Finalement, nous
affirmons que nous continuons la lutte aux côtés de toutes les consciences
éveillées, à l'intérieur comme à
l'extérieur du Maroc pour l'aboutissement des revendications des
familles des disparus et des victimes.
1)
La vérité sur le sort de notre fils/frère disparu Depuis 1984 à Agadir et sur
celui de tous les disparus
2) La restitution des
dépouilles aux familles afin qu'elles soient enterrées selon les préceptes de
la religion et des lois humaines
3) La libération de tous les
disparus toujours en vie
4) Le jugement et la punition
des responsables de ces crimes contre l'humanité
5) Toute la vérité concernant
ce dossier noir
6) La constitution d'une
commission indépendante et impartiale, pour enquêter sur les violations du
droit à la vie et ceci en concordance avec les fondements juridiques qui
impliquent que le tortionnaire ne peut en aucun cas être l'arbitre
7) L'ouverture de tous les
centres de détention et de torture secrets, particulièrement les horribles
centres de Tazmamart, et de Derb Moulay Cherif, l'ouverture aux associations de
droits humains, aux forces politiques démocratiques, l'ouverture aux
représentants de la société civile et à tous les citoyens nationaux et
étrangers, pour garantir le non-retour à ces pratiques barbares
Par ailleurs nous demandons publiquement à M.BOUKHARI et à son éditeur de tenir
compte de ces précisions.
Famille du disparu Omar EL OUASSOULI, le 4 mars 2002
EL OUASSOULI
Abdelhak EL WASSOULI kari,km
Rue 158, n°17 Hay my Abdellah 6. place
jules MASSENET
CASABLANCA MAROC 37 200 TOURS France