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Communiqué de la famille d'Omar EL Ouassouli

 à l'occasion de la marche vers Kelâat M'gouna

Notre frère est  porté disparu  depuis 1984,  cela fait donc 18 ans que notre famille vit dans l'attente. Par la publication, par le CCDH, organisme officiel de l'état marocain, en  1999 d'une liste de disparus, le pouvoir marocain a reconnu sa responsabilité dans ces crimes qui continuent à se perpétrer. Cette liste comportait 112 noms, répartis en catégories, ceux qui sont morts et dans des conditions particulièrement horribles et  d’autres sont encore  vivants. Notre frère est classé parmi cette dernière catégorie parmi d’autres, qui sont toujours portés disparus et dont le sort reste toujours inconnu. Or depuis, ni notre frère, ni les autres n’ont été libérés.

Le Makhzen a également reconnu l'existence et le recours à des centres de détention et de tortures, à des bagnes en dehors de toute légalité , particulièrement horribles  dont  Tazmamart,  Kelâat M'gouna ,  Lâayoune,  Derb  Moulay Cherif , Le Complexe,  pour ne citer que ceux-là et sans oublier les fosses communes clandestines où sont enterrées les victimes des évènements de 1965 et ceux de 1981.  Le pouvoir affirme  avoir  fermé tous ses centres.

Les victimes et leurs familles ont organisé une marche sur le bagne de TAZMAMART le 7 octobre 2000 et qui s'était soldé par l'arrestation de deux journalistes étrangers et deux militants de l'A.M.D.H.,  aujourd'hui  elles participent à la marche, organisée par le FORUM, l’AMDH et l’OMDH,  sur l’un des autres bagnes, celui de Kelâat M'gouna les 1er et 2 juin 2002.

A cette occasion, notre famille veut attirer l'attention de l'opinion publique nationale et internationale, et contrairement à ce qu'affirment les autorités marocaines, sur l'existence d'autres bagnes et d’autres centres de détentions et de tortures secrets qui sont toujours en fonctionnement.  Les douze personnes reconnues  vivantes, par les autorités marocaines, ne sont toujours pas libérées,  d'autres ont  été déclarées par les mêmes autorités comme disparues dans des circonstances indéterminées  et  n'ont pas été libérées non plus, d'autres encore sont déclarées décédées et sans que les corps, preuve irréfutable de leur décès, ne soient restitués.  Ce sont autant d'indications et de preuves de l'existence d'autres centres de détention clandestins.

En conséquence, 

   - nous tenons les autorités marocaines pour responsables du sort de notre frère qui est détenu depuis 18 ans dans l'un des centres horribles du pouvoir,

    -  notre famille exige sa libération immédiate, celles de tous les autres qui sont  encore en vie et  la restitution des dépouilles des morts à leurs familles,

    - enfin, nous appelons toutes les consciences à l'intérieur comme à l'extérieur du Maroc de nous soutenir dans cette lutte  pour le démantèlement de tous les bagnes et les centres clandestins, ainsi  que pour la satisfaction de toutes revendications des victimes et de leurs familles et pour que la vérité et la justice l'emportent sur la barbarie.

Famille du disparu d'Omar EL OUASSOULI

Le 26 mai 2002

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